1. |
Les Chiens
07:46
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L'hiver d'avant
le lac n'a pas gelé
la grande mer n'a pas gelé
on n'a pas pu la traverser
approcher comme on faisait en hiver
des villages
On entendait les femmes appeler
leurs enfants
les hommes tarauder leurs moteurs
leur fureur
leur fracas
on ne les entend plus
tombés dans la neige
hurler face au ciel
leur amour
leur colère
l 'hiver d'avant
le lac n'a pas gelé
il n'a pas resserré
ses bras de glace
jusqu'aux entrailles
de la terre
leurs chiens retenus
par des chaines
nous flairaient de bien loin
ils aboyaient dans la nuit
ils avaient peur des ours
ou bien le vent tournait
et apportait l'odeur du feu
l'odeur du feu des hommes
on ne la sent plus
où sont passés les hommes
on ne les entend plus
chercher encore
une trace de vie
chercher
chercher encore
ou bien le vent tournait
il apportait l'odeur du feu
l'odeur du feu des hommes
on ne la sent plus
on ne les entend plus
quelque chose est encore possible
quelque chose comme un miracle
je veux encore y croire
oui je veux
y croire
quelque chose est encore possible
quelque chose comme un miracle
je veux encore y croire
oui je veux
y croire
© Valérie Boucher
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2. |
Earth Alarm
02:51
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Advenue l'entropie
le désordre accompli
de tous les contenus
nécessaires d'information
après les grands ravages
il a fallu partir
et fuir éperdument
sur des torrents de boue
et des courants brûlants
survivre encore
fixer un point devant
des larmes de plomb
coulent jusqu'aux rivières
et les étoiles fiévreuses
explosent
dans un ciel saturé
de feu et de méthane
à travers un point
de lumière
un autre point de lumière
noire
à travers un point
de lumière
un autre point de lumière
noire
earth alarm
alarm
après le désastre
il y a eu un silence
assourdissant
après le silence
un autre silence
un effacement
à travers un point
de lumière
un autre point de lumière
noire
© Valérie Boucher
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3. |
Sweet & Cool
04:14
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Espère encore
un peu d'accord
espère encore
essaye encore
un peu d'accord
essaye encore
essaye encore un peu
espère encore un peu
essaye encore
un peu d'accord ?
- d'accord
quelque chose de facile et de calme
espère encore
un peu d'accord
essaye encore
sort le cœur et consort
pour essai météore
d'un désir omnivore
au loin la rue parait tranquille
trois petits vieux tiennent un concile
j'ai vu passer un crocodile
entre les tours il se faufile
de purs instants que je compile
des histoires futiles
I just want something sweet and cool
something like a perfect fight
something like a perfect blast
Something sweet and cool
Something like a paradise
something like a place to hide
Something sweet and cool
something like a perfect fight
something like a perfect blast
quelque chose à partager
quelque chose comme
une révolution
© Valérie Boucher
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4. |
Once Upon a Time
05:19
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Un bric-à-brac sentimental
au fond des bois
une cabane
un vieux jerrican
avec une marque en étoile
il serait temps de tout recommencer
mais par où démarrer
quel front faudrait-il percer
quels murs faire tomber
du sang des larmes
des catastrophes annoncées
dans quel sens composer
aux livres aux bougies
retour au terrier
ou alors prier
le souvenir d'une lumière
qui autrefois a brûlé
once upon the time
once upon the night
l remember everything …..
i feel
i'm still waiting
still
still i wander and i wait
still still
i wander and i wait
© Valérie Boucher
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5. |
Qui a vu l'Homme ?
06:08
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Qui a vu l'homme ?
qui a vu l'homme
qui a vu l'ours ?
qui a vu l'homme
qui a vendu la peau de l'ours ?
la forêt en feu
les chasseurs à ses trousses
qui a vu la femme ?
qui a vu la femme
qui a marché sur la lune ?
c'était une femme
c'en était une
la première à avoir marché sur la lune
mais qui de l'homme
ou de la femme
a le plus la frousse ?
la frousse de vivre
la frousse de mourir
la frousse
mais qui n'a jamais eu peur
du grand vol de nuit ?
qui n'a jamais cherché d'un abri
une tendresse un cri
un gardénal
un fruit amer
un jour de pluie ?
Qui a vu l'homme ?
qui a vu l'homme
qui a vu l'ours ?
qui a vu l'homme
qui a vendu la peau de l'ours ?
la forêt en feu
les chasseurs à ses trousses
qui a vu la femme ?
qui a vu la femme
qui a marché sur la lune ?
c'était une femme
c'en était une
la première à avoir marché sur la lune
mais qui de l'homme
ou de la femme
a le plus la frousse ?
la frousse de vivre
la frousse de mourir
la frousse
la frousse
© Valérie Boucher
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6. |
Callisto
04:32
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revenue de la lune
retombée la nouvelle
face cachée sur la terre
peut-être sans savoir
peut-être pour revoir
un nuage d' éphémères
décollage vertical
sur la pointe des pieds
face à face sidéral
de souffles mélangés
en volutes opaques
navigation astrale
flottaison déroutée
dans la nuit boréale
flottaison déroutée
dans la nuit boréale
Depuis la Lune j'ai vu la Terre
Callisto Ganymède
et toutes les lunes de Jupiter
la voie lactée les galaxies
et jusqu'au bout
de l'univers
oui jusqu'au bout
de l'univers
le buzz Kaput d'un vieux sonar
traverse encore le champ nodal
toutes les langues les images
sur la bande passante un signal
emporte les mémoires
mais je me souviens encore
d'une cabane
au bord d une rivière
un bel été de sieste
et de chaleur
sous les grands arbres fiers
au soir attendu
revenaient les pirouettes
et puis les entrechats`
au son des tambourins
des claquement de doigts
que la danse était belle
et légère
comme un vol d'hirondelles
que la danse était belle
et légère
depuis la lune j'ai vu la terre
Callisto Ganymède
et toutes les lunes de Jupiter
la Voie Lactée les galaxies
et jusqu'au bout
de l'univers
j'ai vu des choses que je ne dirai pas
vous verrez bien
ça finira
que la danse était belle
et légère
© Valérie Boucher
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7. |
Hozan
04:49
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Comme le merle modeste
au bord de la rivière
comme l'imprudent moineau
qui vient sautiller là
comme la buse qui tourne
au dessus des bois
tranquille maitresse
des courants et des voies
comme le grand banian
agité de perruches
là-bas à
Mahaballipuram
comme les passereaux
des tourbières des étangs
comme seule
oublieuse peut-être
des chorégies de l'espèce
la mésange
en simplicité
exulte
après l'ablution du matin .
comme l'ibis sacré
discerne l'eau pure
de celle empoisonnée
Horus dieu des scribes et des magiciens
comme le corbeau des jours anciens
voyageur des rivages
de la nuit plutonienne
Comme le Quetzal
d'émeraude et de sang
sur les forêts humides
de la sierra madré
Volant au dessus de la terre
sur la face éthérée de l'expansion des cieux
au cinquième jour
Hozan
les oiseaux
© Valérie Boucher
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8. |
À l'Envers
04:11
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faire la part
du mystère
d'une 'histoire à l'envers
une femme aime un homme
il dit qu'il l'aime aussi
cet été ce sera l'Italie
mais à la fin de l'hiver
l'histoire est finie
elle le cherche
fait la guerre à l'oubli
A-t-il mordu la poussière
passé la ligne de vie ?
ou bien a-t-il eu peur
d'un bonheur trop promis ?
déréliction
même plus d'images
garder la prosodie
un peu sauvage
et un peu affranchie
c'est la part de mystère
l'ombre portée
l'angle mort
d'une histoire à l'envers
à l'envers du décor
un give me flesh
hardcore
no way no more
no way no more
© Valérie Boucher
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9. |
Je l'ai vue
05:08
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Je l'ai vue
cette fois je l'ai vue
à la limite de l'aube et de la nuit
l'aube du jardin
la nuit de la chambre
avec un sourire qui craque
une patience d'ange
elle m'attend
je le sais bien
et puis d'une voix lointaine
elle m'a dit
mais non
tu ne deviendras pas folle
tu ne te conduiras pas comme ça
tu feras ceci et cela
ceci cela
elle parlait parlait
sans s'arrêter
sans que je comprenne plus rien.
je l'ai suivie malgré moi
dans un froufrou de soie
une robe à traine avec beaucoup de volants
qui rebondissaient sur chaque marche
et puis elle a disparu
brillante bruissante
par un escalier étroit
et délabré
en haut c'était le rayon d'hommes,
des milliers de vêtements
une pièce toujours fermée, surchauffée
fermée, surchauffée
seule /présente /vivante
elle
seule présente vivante
elle
elle parcourait les espaces vides
entre des mannequins
portant tous son masque
je l'ai vue
cette fois je l'ai vue
à la limite de l'aube et de la nuit
l'aube du jardin
la nuit de la chambre
avec un sourire qui craque
une patience d'ange
elle m'attend
elle m'attend
je le sais
elle m'attend
elle m'attend
elle m'attend
je le sais bien
avec un sourire qui craque
une patience d'ange
elle m'attend
© Ecrits de Laure "Dernier poème" éd. Pauvert 1977
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10. |
In a Forest
07:08
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Upon the road
in the mountains
I look for you
are you there?
I look for you
have you changed?
I need to be with you
in the depth of the forest
my arms
around your neck
your tenderness
we need some rest
I need to be with you
my head on your chest
I need to be with you
you're not there
I look for you
times have changed
I need to be with you
in the forest
I need to feel with you
where is my rest
I need / in the forest!
I need / this is my rest
Sur les routes de montagne
tu conduis la voiture
tu te tournes vers moi
tu dis : j'adore ces paysages
passons le col on dormira plus bas
mais qui sait où demain on sera
sur les routes de montagne toujours plus haut
toujours plus froid
mais qui sait jusqu'où on ira
I need to be with you
in the forest
I need to feel with you
where is my rest
i need
in the forest
i need
this is my place
In the depth of the forest
no answer no request
I look for you
times have changed
I look for you
it's too late
I need to be with you
in the forest
© Valérie Boucher
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11. |
ElectroSpace
04:49
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Tant qu'à faire
laisser faire le temps
à l'espace ouvert
tant qu'à faire
laisser faire les vents
magnétiques les courants
nous emporteront
adieu la terre
nous serons je crois
ondes
et particules
à la fois
au temps des libellules
allons nous retournant
serre bien ma main
partons vers d'autres planisphères
comme ceux d'avant
dans les chambres d'enfants
allons nous-en
défaire les plis du temps
revenir à l'avant
déjouer sans douter
le futur dérivant
danser toutes les danses
depuis la nuit des temps
dans les étranges reflets
d'un émoi basculant
danser toutes les danses
depuis la nuit des temps
adieu la terre
nous t'irons bénissant
on t'appelait la mère
mais le dit sans serment
est allé bien trop vite
jusqu'à son pourrissement
adieu la terre
nous t'irons bénissant
porteurs évanescents
des noces atterrées de l'homme
et de la terre
miracle éblouissant
de toute vie sur la terre
et de son basculement
au temps des libellules
allons nous retournant
serre bien ma main
partons vers d'autres planisphères
comme ceux qu'on voyait
dans les chambres des enfants
allons nous en
défaire les plis du temps
revenir à l'avant
déjouer sans douter
le futur dérivant
danser toutes les danses
depuis la nuit des temps
© Valérie Boucher
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LaCabane Millevaches, France
LaCabane is a French electro duo based in a Massif Central village, Millevaches. "Qui a vu l'Homme" is its first Lp. LaCabane plays also without video. Before LaCabane, filmmaker Pierre Vinour was the composer of Nörd, and Valérie Boucher was the author of Nörd and Verb". Her lyrics sound like French poetry, sometimes in English. ... more
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